dimanche 17 mai 2009

Chronique pirate

Daily Pirate

Edito :
Par les dix-huit charognes qui hantent les mers ! Notre fier vaisseau s’est échoué dans les piques du continent du Nord ! Cela nous apprendra à suivre des gougnafiers de submersibles. C’est dans ces eaux froides, la chaleur des bœufs comme seul radiateur que nous envoyons cette édition, espérons qu’elle arrive un jour ! Parmi le froid et l’odeur pestilentielle des animaux me fait plus penser aux cales d’un certain navire pirate ; je me mets à repenser à ces chères bobines, ces précieuses bobines. Le temps de ces bobines est surement révolu et personne ici ne le nie ! Comme on change un canon il semblerait que le monde change à sa façon. Aussi, cette édition aura son élégie.
Par les temps qui courent, ce fut non pas une tornade mais bel et bien la fureur des alizés tout confondus qui ont mis à sac la vie pirate. D’aucun, les changements ne furent plus uniques, censés, ou au contraires, dénués de sens ; mais une chose est sûr, la Confrérie des Pirates a reçu les graines semées, tout comme ses membres. Alors que mes doigts décharnés mordent le froid qui les mord, et que mes chers fidèles se rassemblent dans l’espoir de dégeler notre coque, le vent redouble de force. Je crois que même notre cher Finn commence à voir ses royales dreadlocks devenir des stalactites ! Quelle ironie pour le brûlant Daily Pirate que d’être échoué au confins du monde d’Azeroth, pris dans la glace ! Mais, foi de Capitaine Jack Weekly, ce numéro sera imprimé et distribué ! Même si la perte de Cabestan est une perte grave, nos imprimeurs gnomes seront triplement fouettés pour nous permettre d’envoyer ce message partout ! Dans les villes, dans les capitales, les champs de batailles ! Notre mission de journaliste est la plus grande, la plus importante, nous sommes ces quelques pages qui faisons la gloire des forbans les plus intrépides, viles, malhonnêtes et dictateurs et belligérants que la Terre Mère ait osé enfanter !



La Bataille de Theramore.

Comme beaucoup de touristes des contrées de l’Est l’ont vus, Cabestan est dans un état qui s’approche plus de la fureur du Léviathan, que l’image du nid heureux des pirates. La faute à qui ? Comme l’eut dis un général humain longtemps avant le Fléau : » Les diplomates lancent les guerres, les soldats les terminent ». Un humain, seigneur de Theramore, dans un excès d’orgueil vis-à-vis des pirates a cru bon des les prendre par surprise, organisant un blocus, en réponse à leur refus de veiller sur le port militaire de Portvaillant, fille. Les pirates, après avoir vu la dernière goutte de rhum, et pas avant, tomber dans les mains du sable, ont finalement mis sur pied la contre attaque. Depuis le sauvetage d’Iksa et la beuverie chez les trolls du Berceau de l’Hiver, jamais les pirates n’avaient été plus unis farouches. Dans cette situation de crise diplomatique, la seule réponse digne de nos chers loups de mer, pour qui « Ni Dieu, Ni Maître » est le credo, pour qui les quatre navires unis comme les cinq doigts de la main – sans compter la croisière follamour de l’Alliance – est le cri de guerre, la seule réponse fut l’assaut.
Alors que je suivis les chimères pirates quand aux assauts, rampaient dans la fange, la savane, écoutant aux portes les éructions, c’est à la suite de la réunion sur ce blocus que mes pensées s’alignèrent. Selon le San Calico, le reste de la piraterie n’est que fumistes, couards, inutiles, bons a n’être que brûlés et jeté en chair à canons.
Cependant, certains morts-vivants n’ont pas tous perdus pieds, comme le Syphério, qui préconisa les tours non pas de force mais de ruse. Couper l’arrivée d’approvisionnement, empêcher le blocus de se nourrir, voilà une idée fameuse.
D’entre toutes les idées, miner les vaisseaux fut gardée et incombée au chaotique Tauren avec, et je cite la capitaine-maman Aphra, qui déclama avec conviction : « Nous verrons de quel côté il sera ». Il faut croire que le jovial Tauren a prit la remarque au sérieux puisqu’il a miné avec la conscience professionnelle d’un sapeur gobelin les vaisseaux ; sous bonne garde d’un pirate loyal aux capitaines faut-il le préciser.

Le jour J, la tension parmi les forbans étaient telle, que ce n’était pas un fil mais un cordage de trois-ponts que je pouvais tâter, sortant de leur échine. Et soudain, ce fut la fumée, le sang, les explosions, sans crier gare, la terrible bête qui sommeillait en la Confrérie c’est déchainée, abattant son courroux. Les premières fumées dissipées, Krow et moi nous sommes rivés sur nos longues-vues, cherchant les drapeaux humains en berne, ainsi que des corps flottant arborant le royal tabard. Que nenni ! Elle avait faillit ! La piraterie le feu de Dieu de plein fouet avait prit ! Quelle stupeur ; Mais le plus surprenant fut la chute du Brume-Funeste, qui contre toute attente a été carré par la baliste nouvelle génération. Le San Calico, si arrogant de son fait par les siens aussi enfoncé par les bombes sous marines. Krow a d’ailleurs vu le submersible revenir à la surface plus tard, dans un sale état.
Passons au Solstheim, ce vaisseau fantôme qui prit la colère humaine comme un exorcisme, fuyant la bataille après ses avaries. A ce jour, nous ne l’avons pas entendu revenir près des côtes. Le Felhonn, quand a lui semble avoir fuit passablement les combats, car malgré nos efforts, nous n’avons pas vu les grands dégâts causés et subit.
Malgré tout, la flotte de Theramore, merci aux mines surement, aux quelques tirs, bien ajustés d’ailleurs, ont suffit à mettre à mal cette force de frappe humaine. Mes aïeux, quelle bataille. De tout temps, jamais la Confrérie n’a prit une gifle aussi conséquente.

Comment expliquer cette débandade ? Comment se fait-il que nos héros, nos idoles et maîtres à penser de la flibusterie soient ainsi descendus dans les abîmes de l’échec de leur credo ?
Krow et Twann sont partis mener l’enquête avec quelques gobelins en renforts et nos témoins sont tous venus à la barre.
Commençons par les dames, soyons tout de même polis !



Le Solstheim – l’exorcisme

Comment ce vaisseau fantôme a-t-il pu ainsi se faire chasser du champ de bataille et perdre tout son équipage, le jetant à la mer, tous sauf son capitaine ? Selon le Grand Gourou sectaire Puuish-Tou ; l’elfe de bord, Marà Archelune aurait fuit, non pas pour revenir frapper dans le dos ; mais pour partir sur les plages du Sud. Ce vieux sage consommateur de « beuff » chamaniques (une étrange plante dont les chamans raffolent pour leurs méditations, mise en poudre et aspirée par les naseaux) affirme avoir vu le capitaine exulter lors de l’expulsion des siens. Il irait même dire que les ondes de la capitaine étaient celles d’une femme en proie à des sentiments interdits. Après vérifications, il est vrai que les crises démoniaque de l’ex-prude devenue monteuse ont commencées avec l’arrivée d’une certaines chevalier de la Mort : Hibana Saori, aspirante matelot sur le navire maudit.
Nous aurions donc à faire à un revirement de bord de la part de cette elfe ? La fuite serait donc un moyen de renier, refouler les désirs les plus profonds et intérieurs d’une elfe aux allures aussi féminine qu’une ogresse ? Nous progresserons sur cette enquête quand nous l’aurons retrouvée.



Le San Calico

En parlant de désirs, c’est un laisser à désirer que l’efficacité du sordide navire d’orgies. Depuis la désertion de Lexdeus, nous avions remarqué le manque d’affection pour les Dieux à bord. Mais, une fois Lexdogma partit, les sombres adorateurs de la luxure ne sont plus qu’hérésie et païens. Hormis le capitaine, qui semble se complaire dans la joie du Lucre, ayant fait le choix de la pierre sur la souplesse exemplaire et reconnue du sous-marin. Mais, nul ne peut renier les effets de la paladine du Lucre ni l’esprit du prophète de la Luxure. Après approfondissement et élargissement de nos actions c’est l’horreur qui nous attendait ! Non seulement les murlocs ne font plus les orgies titanesques et décadentes, mais c’est un orc juché sur son fidèle mort vivant que nous avons trouvés, entouré de quelques corps décharnés. Le passage en Norfendre a dû geler le peu de neurones que l’entrainement poussif des combats a laissé au capitaine, et a terminé la nécrose de ceux de Kenton !



Le Felhonn.

Comment, ce vaisseau de guerre lourd, ce mastodonte des mers, ce distributeur de morts s’en est-il, lui, tiré à si bon compte ? Lui qui contient la mort d’un dragon, comment si peu de dommages ont été causés ? Après moult recherches sur les dragons, nous avons appris un fait très intéressant : le sang des pures ou des congénères confère le pouvoir et la force. Aux dernières nouvelles, c’était une chasse aux mâles et non aux dragons que s’est adonnée la capitaine, lorsqu’elle n’était pas en d’obscures sorties contre des nains de métal. Mais alors, c’est un sang pur qui a su rendre l’indestructible Felhonn sont assurance sur le terrain naval ! Parmi les forbans c’est un mystère qui peut se targuer de l’avoir, ce sang frais… Sauf… Sauf les nouveaux nés. Car depuis un certains temps maintenant, depuis même très longtemps, plus aucune nouvelle, ni de la mère festive, ni des commères, encore moins de leur geôlière. Un double infanticide pour rester à flot. Nous pensions avide la capitaine, mais perfide au point d’abandonner la chair de la chair, quel crime ! Quel déshonneur ! Même pour un pirate ceci constitue un meurtre de toute bassesse. Espérons au moins que cela fut rapide, car, pauvres petits, cette fin n’était pas méritée.

Le Brume Funeste

Quel funeste fin d’ailleurs que celui du Zeppelin. Zeppelin vide faut-il le dire ? Entre son maître de bord qui a fuit pour les biens fait des eaux thermales de Nagrand, et son grand traître de tauren absent pour observer son œuvre de sabotage précédant, ce n’est que justice que la chute, la perdition de la bombe volante la plus dantesque que nous ayons vu. C’est un calice bu à la lie, une ignominie plus qu’on ne pourrait, qu’abandonner les siens dans le moment crucial ! Mais, peut-on en vouloir aux absents, désertant les plaisirs macabres de leur capitaine dépravée et joviale ? C’est une fin comme ces raisons : courte et sans élégie digne de ce nom. Un nom qui sombre.


La Cuirasse

Comment ne pas oublier le coup d'éclat et luisant d'alcool que la Cuirasse, ou devrait-on dire: La Jarretière! En effet dans son équipage réduit au statut de harem, entourant le capitaine et un elfe décrépit, aigri mais avec une mécanique huilée, leur mission fut d'approvisionner la Theramore DreamTeam en alcool assez pour les rendre aussi efficace que le furent les pirates de l'autre bord. Heureuse mission à laquelle les femmes de bord ont su faire ce qui leur fut demandé et même plus puisqu'elles ont rampé, imbibé d'alcool, éreinté de l'uniforme, avant de revenir dans les bras et les draps des leurs pour ne sortir qu'une fois la faim sentie. C'est donc une mission diplomatique qui, force de le voir, n'a pas changé leur mode de vie, ayant toujours la lassivité et la lubricité qui nous fait tant plaisir à voir dans une taverne d'Hurlevent.


Alors, au final, peut mettre dans une rubrique nécrologique à côté du cruel GRMBRMRLLM, la diva des cantatrices sous marines, ou n’est-ce qu’une mauvaise passe ? Depuis maintenant si longtemps que mes fiers camarades et moi-même n’avons plus rien de croustillants à part les pattes de clampants à raconter. Où est le temps où chaque soirée était une fête, une bagarre. Les sorties étaient toujours couronnées d’or, de sang et de femmes ? Le temps de la piraterie de terrain est-elle devenu le temps de la piraterie de ruines ? Où chacun s’enrichit allègrement, préférant l’opulence et la gloire personnelle, se targuant d’un équipage disparate, disparu, délaissé et cupide ?
Est-ce le glas, le son de la trompette du champ d’honneur qui relève notre bras, le poing tendu vers le ciel gris du Nord, baissant notre tête refroidie, vers le plancher gelé de notre fier vaisseau, est-ce la dernière sérénade chantée, un dernier éloge au Tabard du Crâne blanc, un ultime chant des loups de mers vers qui le son du drapeau claquant au vent n’est plus qu’une image gravée dans un souvenir lointain ? Sommes-nous venus à ce niveau d’agonie, où les soins palliatifs ne font qu’étendre une peine creusée par les mains inconscientes suivant leur maître… Pourtant les mêmes qui, fut un temps hurlaient au nom de la liberté bafouée et de la justice équitable.

C’est donc le poing levé, un pincement à mon cœur mort que je crierais encore toujours, moi, le Capitaine Jack Weekly, Meneur du Daily Pirate, Officier de bord de la feuille de choux la plus engagée d’Azeroth, le navire dans les serres gelées de Norfendre : Ni Dieu, Ni Maître, Hourra pour notre couleur, Hourra pour notre rancœur, nul ne bafoues ce pour quoi les forbans se battent sans périr sous le courroux !

Membres de la Confrérie des Pirates, Lecteurs habitués, le Capitaine Jack Weekly, vous salut, chapeau bas, drapeau en berne. Et qui sait, nous reverrons-nous peut être par delà les mers dans un avenir qui fera frémir les houles par la seule présence de l’un d’entre vous.


Capitaine J. Weekly.


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